Qui est Guypierre ?



 Je connais Guypierre depuis longtemps; il m'a demandé si je voulais bien parler de son parcours, je veux dire de sa présence dans ce monde. J'ai accepté sa proposition; j'ai tenté de le fer...
Guy Thuleau

12 juillet 1949
Le train de marchandise en provenance d'Alençon, allant à Donfront ,est arrêté à la gare de Saint Denis sur Sarthon. Son chef de gare ouvre sur la voie de chemin de fer, en présence du conducteur de train ,une bouteille de champagne. Motif : son fils Guy était né; il fallait l'arroser!
Guypierre vécut une enfance colorée de papillons, libellules, coccinelles... Il comptait dans les prés les trèfles à quatre feuilles, parlait aux oiseaux, ramassait des escargots, nichait dans une cabane tout en haut d'un marronnier, allait à la pêche avec son père, ramassait les doryphores dans le potager de ce dernier.
Sa scolarité est un "enfer". Son institutrice, avec l'accord de sa mère, l’oblige à écrire de la main droite alors qu'il est gaucher. Il devient bègue; il est la risée de tous ses camarades d'école et du village qui l'appellent alors "fefe". Dans son village sarthois (Bourg Le Roi) il est reconnu comme étant un garçon turbulent, auteur de bien des bêtises. Il commence à écrire ses premiers poèmes. Deux ans avant le certificat d'études son père le change d'école. Son nouveau maître "Noël Pierquet" le prend le soir après la classe et lui apprend à contrôler sa respiration. Guypierre commence alors à prendre confiance en lui, à bégayer beaucoup moins. Il obtient son certificat d'études, il est le second de la classe.
Il entreprend un apprentissage de serrurier au lycée technique de Saumur. Il obtient le C A P (le seul sur huit élèves présentés).
Il part sur le tour de France, y restera cinq ans. Il y apprend les techniques de conformation de l'acier, l'amour d'un métier : celui de forgeron, le respect des êtres humains dans leur différence, la vie communautaire.
Il écrit beaucoup, publie quelques recueils de poésie aux éditions Subervie de Rodez. Lors d'une conférence au siège des Compagnons Du Devoir à Toulouse, il rencontre le poète et philosophe Lanza Del Vasto. Il le rejoindra dans sa communauté "Les Compagnons de L'arche" près de Lodève. Il y restera six mois, deviendra végétarien et pratiquera le yoga à raison de deux heures par jour. Il y rencontrera le poète Armand de Maureuil avec lequel il pétrit le pain pour la communauté.
Il part en Espagne sur les traces de son poète préféré: Federico Garcia Lorca. Découvre l'œuvre de Gaudi, celle de Dali , la dictature de Franco, il rencontre sa future femme. Il travaillera pendant deux ans à Valencia, notamment au monastère del Puij de Santa Maria comme maître forgeron, une expérience unique dans ce domaine.
Il entre dans l'Education Nationale au lycée technique Renaudeau de Cholet comme professeur stagiaire de métallerie. Très rapidement il devient titulaire et obtient sa première mutation à Castres puis l'année suivante au collège de Balma où il restera trente -trois ans. Remarqué par Jean Bassino qui, à l'époque était professeur d'école normale à Paris, il travaille avec lui sur une toute nouvelle forme de pédagogie: "Les unités capitalisables". Jean Bassino devient son maître à penser. Sa pédagogie l'enthousiasme et fait de lui un professeur heureux, toujours proche de ses élèves. Alors que Jean Bassino lui propose de se présenter au concours d'inspecteur technique, il choisit de devenir artiste.
Il commence tout d'abord à réaliser des œuvres monumentales qui bientôt seront achetées par des collectivités (Balma, Escalquens, Villeneuve Tolosane, Blagnac, Lyon, Saverdun, Menton, Angers). Entre-temps, suite à un rêve, il invente un jeu d'inter langues, prétexte à l'enseignement des langues étrangères sous une forme ludique: "Les Ambilogues" enseignés aujourd'hui en France et en Espagne dans des collèges et lycées.
Lors de la fabrication d'une de ses œuvres monumentales, un incident technique se produit. Son expérience compagnonnique lui permet alors d'analyser cette anomalie, suite à quoi il invente "L'écriture métallique", procédé qui lui permet d'écrire avec de l’acier. On peut s'imaginer un gros stylo au bout duquel s'écoule de l'acier en fusion qui a la particularité de se solidifier dans l'acte d'écriture. C'est un secret qu'il aimerait dévoiler, mais il préfère pour l'instant le garder.


Ce texte ne contient pas de dates, sinon celle de sa naissance. Guypierre oublie facilement les dates, les noms, les adresses, par contre il retient le regard d'une expression sincère, l'élan d'un désir, l'opportunité d'une amitié.



Oeuvres monumentales 


Villeneuve Tolosane place du Majorat



Balma 



Menton jardin du Musée Carnolès



Escalquens jardin de la mairie


Rectorat de Toulouse



Blagnac rond point Maurice Bellonte






Ecritures métalliques







Le cube




Poème





Murmure




Le puits de mots





Le porte mots




Les fagots de mots